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Transe et sens : un duo gagnant

Une approche sensorielle de la transe hypnotique

Cerveau et sens

Nous percevons notre environnement, au sens le plus large du terme, par l’intermédiaire des signaux que nous transmettent nos cinq sens : la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher.

Nos sens sont les véritables portes d’entrée de l’information indispensable à notre activité mentale ; nos apprentissages et nos souvenirs passent d’abord par nos sens.

Friands des informations que nous captons constamment, notre cerveau réceptionne, filtre, sélectionne, classe, trie, ordonne les milliers de stimuli qui nous parviennent sans cesse afin de les rendre hautement signifiants et cohérents avec notre représentation idiosyncrasique du monde.

Sans stimulation sensorielle, il n’y aurait pas de vie cérébrale. Et c’est parce que nous voyons, entendons, sentons, goûtons et touchons que nous pouvons nous adapter en permanence.

Ce que nous percevons du monde extérieur se transforme dans notre cerveau en sensations et impressions qui vont construire nos souvenirs, mais aussi modifier sans cesse ceux que nous possédions déjà. Ils sont la base de notre personnalité, de notre imagination, de nos réactions.

Notre cerveau, toujours jugeant et comparant, nous pousse parfois à voir ce que nos yeux ne voient pas. Nos processus de perception sont hautement subjectifs.

Tout notre corps n’est que mémoire subjective. De nombreuses expériences faites en psychologie l’indiquent. Ne dit-on pas que « l’on ne voit et l’on entend que ce que l’on veut bien voir ou entendre » ? Tout ce que nous percevons et pensons, tout ce qui nous apparaît vrai ou important est nécessairement médiatisé par les caractéristiques propres à notre cerveau, aux cinq sens dont nous disposons, à la culture dans laquelle nous sommes immergés ainsi qu’à notre propre histoire de vie et éducation et les mille et une expériences qui nous ont façonnés.

A travers ces quelques exemples qui suivent on voit que les sens n’ont donc pas la même valeur pour chacun d’entre nous. Et par ailleurs chaque individu possède ses canaux sensoriels privilégiés.

Pour Diderot : de tous les sens, l’œil est le plus superficiel, l’oreille le plus orgueilleux, l’odorat le plus voluptueux, le goût le plus superstitieux et le plus inconstant, le toucher le plus profond et le plus philosophe.

Pour Emmanuel Kant : « l’odorat est le sens le plus ingrat et le plus indispensable ».

Pour Saint Thomas d’Aquin : la vue est le sens le plus parfait, le plus universel, suivie de l’odorat. Quant à Gaston Bachelard : l’odeur, dans une enfance, dans une vie, est, si l’on ose dire, un détail immense.

 

Chacun de nous a une manière bien particulière d’utiliser ses sens : par exemple dans les situations d’apprentissage   préfèrent entendre un cours, d’autres ont besoin de le transcrire, d’autres doivent visualiser les informations. Ces différences apparaissent aussi en hypnose : certaines personnes préfèrent visualiser un paysage, d’autres vont entendre les sons du paysage et d’autres seront plutôt centrées sur les sensations corporelles ou les odeurs environnantes. Bien que chacun de nous ait un canal préférentiel dominant, la transe est souvent une combinaison de perceptions de différents sens.

 

Les informations stockées et les souvenirs ne sont pas tous conscients

La plus grande partie de cette masse d’information est stockée hors de notre champ de conscience, dans la partie cachée de l’iceberg. Ce dont nous sommes conscients maintenant n’est que le sommet de ce dernier. Heureusement, car nous serions constamment submergés par une masse d’informations non pertinentes.

Avec nos sens nous remontons aux sources de la mémoire. En effet, c’est vers le troisième mois de la vie utérine que l’on repère les premiers signes d’une activité tactile. Chaque fois que l’enfant bouge dans le ventre de sa mère, il trouve à la fois ses limites et sa sécurité. Sa vie mentale s’éveille, sa mémoire aussi. La mémoire de ces moments d’intense rencontre s’enracine dans les profondeurs de nos désirs, de notre inconscient, de notre mémoire. Elle ne nous quittera jamais.

Avec la mémoire, cette cascade de stimulations sensorielles devient souvenirs et apprentissages. Soumis à ces stimulations externes continuelles, le cerveau construit ou nous fait remémorer des expériences. Ainsi, Marcel Proust, à partir d’une expérience gustative, au moment même où ses papilles gustatives sont en contact avec le gâteau -la fameuse petite madeleine-, son cerveau part à la recherche de l’explication du plaisir soudain qui l’envahit et qui sera le déclencheur d’images et d’évocations auditives d’un souvenir heureux de son enfance. Car le souvenir d’un événement personnel a toujours une composante affective et une forte composante d’imagerie.

Un souvenir peut revenir par différentes entrées, en appuyant sur le bouton sensoriel de sa mise en mémoire.

 

L’odorat : le sens le plus résistant

L’odeur est toutefois le sens le plus archaïque et probablement le plus en relation avec notre inconscient. Les odeurs mettent nos sens en alerte car toutes les expériences sensorielles qui lui sont liées sont gravées en nous. Une fois fixées, elles sont peu susceptibles d’être modifiées par notre pensée ou notre imagination. Elles jouent un rôle majeur dans les mécanismes de nos émotions et de nos comportements. Cette mémoire olfactive diffère des mémoires visuelle ou auditive parce qu’elle résiste mieux à l’épreuve du temps, des démences et que son mode d’apprentissage est unique. Elle a le pouvoir d’évoquer des souvenirs beaucoup plus profonds que les images ou les sons, car des connexions de neurones relient étroitement l’odorat à l’ouïe et à la vue ; aussi la mémoire olfactive enregistre-t-elle en même temps que l’odeur tout son contexte émotionnel : seule la réminiscence d’une odeur est capable de faire ressurgir ce pan de vie apparemment effacé.

Les recherches sur l’olfaction ont montré que les femmes dans la vingtaine utilisent les odeurs pour se rendre attirantes, dans la trentaine, elles en usent pour délimiter leur territoire, dans la cinquantaine comme anti-dépresseur, et dans la soixantaine comme stimulant.

Le rôle des sens en hypnose

Les sens sont les alliés indispensables pour la pratique de l’hypnose ou de l’autohypnose puisque leur stimulation lors de la transe va pouvoir remémorer des anciens souvenirs, parfois inconscients. En effet, lorsque vous vous préparez à rentrer en transe vous allez focaliser votre attention sur un ou plusieurs de ces sens : par exemple vos pieds dans l’eau, la forêt dans laquelle vous aimez vous promener, le chant des oiseaux ou le parfum d’un met. Dans cette phase de concentration accrue, appelée « induction » vous êtes plongés tout entier dans l’intelligence et la mémoire du corps. Ceci signifie que vous n’êtes pas juste en train d’avoir des images de votre lieu de vacances préféré mais que tout votre corps vibre, vit ces images. De même vous n’êtes pas juste en train de vous dire « heureux » mais tout votre corps est en train d’éprouver cette joie, ce moment de bonheur, y compris votre cerveau, sécrétant les hormones du bonheur.

 

Il y a du parfum dans l’air : les huiles essentielles en hypnose

Contrairement aux entrées visuelles et auditives, le message olfactif arrive de façon inconsciente au cerveau. Il ne passe pas par le thalamus, il atteint sans frein l’hippocampe et l’amygdale, nos centres d’urgence et de gestion émotionnelle. C’est la raison pour laquelle son impact est si puissant.

Cette mémoire olfactive contrairement aux mémoires visuelle ou auditive, elle résiste mieux à l’épreuve du temps et des démences et possède une forte puissance émotionnelle.

C’est ainsi que le message olfactif des huiles essentielles agit directement sur le système limbique. Les senteurs vont aussitôt au système limbique sans « censure » des autres centres cérébraux. Ces senteurs sont d’abord intégrées par le subconscient bien avant que notre conscient ne les enregistre. Elles permettent ainsi de lever des blocages émotionnels enfouis depuis longtemps.

Il est donc intéressant et bénéfique l’utilisation des huiles essentielles en transe hypnotique lors de la phase d’induction mais également comme ancrage, afin que la personne puisse recréer, retrouver, se remémorer un état fortement agréable de bien-être physique et psychique en lien avec une stimulation olfactive donnée.

L’association d’une huile essentielle, en stick olfactif ou en spray au processus d’hypnose, permet d’amplifier le travail effectué, ainsi que de réactiver celui-ci lors de la pratique de l’autohypnose réalisée par le patient entre les sessions.

Le fait de sentir 1-2 fois par jour une huile ou vaporiser un spray reconnecte l’inconscient de la personne à la session d’hypnose et réactive le travail thérapeutique en cours. Par ce biais-là, le travail inconscient entre les séances est renforcé et la personne avance plus vite et surtout de manière autonome par rapport à son objectif de départ.

Elles peuvent être utilisées pour différentes pathologies : anxiété, douleur chronique, trouble du sommeil, arrêt tabac, trouble de la concentration, arrêt des grignotages, angoisse, peur…

 

CONCLUSION

Nos vies sont construites sur des croyances-souvent limitantes -et des expériences stockées grâces aux sens, laissant des traces et des empreintes dans notre esprit et notre corps. Cela crée des pensées, des actions, des réactions et des habitudes.

Si ces fonctionnements sont en accord avec toute notre personne, alors nous poursuivons notre chemin de vie ainsi ! Par contre, si cela nous empêche d’être heureux, libre, tranquille, serein… il serait alors judicieux d’entreprendre un travail sur soi.

 

L’hypnose va vous permettre d’écouter tes émotions, tes souvenirs désagréables conscients ou inconscients (peur, tristesse, colère, dégoût…) au lieu que de les refouler, les contrôler ou les gérer.

L’approche sensorielle en hypnose va faciliter, accélérer, optimiser le travail en lien avec l’inconscient en allant exploiter la partie du cerveau, le système limbique, fortement impliqué dans la perception sensorielle qui va donner une émotion qui sera stockée dans la mémoire et qui restituera le souvenir émotionnel de l’événement après coup.

L’utilisation des huiles essentielles en olfaction vont permettre un travail en profondeur- puisque l’odorat est le sens le plus archaïque- dans le changement des schémas cognitifs en lien avec l’objectif souhaité. Son utilisation olfactive hors séance thérapeutique va créer l’autonomisation du patient ainsi que la pérennité de ses bienfaits. Deux variables qui me tiennent fortement à cœur !

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